En septembre 2022, Telenet a annoncé la fin de la 3G en Belgique d’ici fin 2024, soit à peine 20 ans après son lancement. Cette décision intervient bien avant l’abandon de la 2G, pourtant déployée dès 1994 par le premier opérateur belge.
Mais pourquoi abandonner la 3G ? Cette technologie est désormais dépassée. Ses performances, tant en termes de services que de consommation d’énergie, sont largement inférieures aux normes actuelles. Le fait qu’elle disparaisse avant la 2G est principalement un choix stratégique. En effet, de nombreux appareils sont encore compatibles uniquement avec la 2G, tandis que ceux compatibles avec la 3G le sont généralement aussi avec la 2G.
Mais où en est-on début 2025 ?
La 3G est encore présente, mais sa couverture se réduit.
Parmi les trois opérateurs disposant d’un réseau mobile actif (Telenet, Proximus et Orange), seul Orange propose toujours une carte indiquant les zones où la 3G est disponible. Telenet, quant à lui, ne fournit qu’une carte regroupant les zones couvertes par la 4G et la 5G. Proximus offre une carte de couverture générale, ainsi que des cartes spécifiques pour la 2G, la 4G et la 5G. Les informations détaillées sur la couverture 3G sont désormais limitées, se résumant principalement à des articles annonçant sa disparition prochaine.
On constate déjà que de vastes zones ne bénéficient plus de la 3G, notamment les Cantons de l’Est, une partie du Hainaut, une portion de la province d’Anvers et une partie de la côte.
Il semblerait que la région bruxelloise soit la prochaine à perdre la 3G chez Orange. J’ai donc passé un certain temps à Bruxelles pour analyser la situation.
Chez Orange, et même chez Proximus, certains sites d’antennes ne proposent déjà plus la 3G. Si, dans certains cas, la densité des sites rend cette absence peu perceptible, ce n’est pas le cas partout. Les zones sans 3G ont souvent en commun d’être des sites récemment mis en service (après migration MWingz) ou ayant subi des modifications pour améliorer les services offerts dans la zone.
Pour être complet, j’ai également identifié une zone où la 2G n’est plus disponible. Cela se limite pour l’instant à un tunnel ferroviaire dans l’est de Bruxelles.
Donc, pas de panique ! À moins de posséder un smartphone de plus de 10 ans, ils supportent tous au moins la 4G. L’impact sera plus visible sur les appareils connectés tels que les modems dans les voitures anciennes, les machines industrielles ou les systèmes d’information.
Que nous réserve l’avenir ?
Une fois que les opérateurs l’auront décidé, ils couperont la 3G, très probablement par vagues. Pour les utilisateurs et les appareils compatibles 4G ou 5G, la transition sera pratiquement transparente, car le basculement en 3G était devenu très rare. Cela pourrait même améliorer les choses, car ils resteront sur des fréquences offrant un meilleur service.
En revanche, pour ceux qui ne supportent que la 2G et la 3G, le choc risque d’être brutal. Finis les « bons » débits de la 3G, que ce soit en UMTS ou HSPA, et retour aux débits de la 2G en EDGE.
Voici par exemple le tableau qu’Orange mets sur sont site concernant les vitesse de l’internet Mobile
| Vitesse maximale estimée | Vitesse annoncée | |||
| Download | Upload | Download | Upload | |
| 2G | 254 Kbps | NA | 256 Kbps | 20 Kbps |
| 2G/3G | 34 Mbps | 4.3 Mbps | 42 Mbps | 5.76 Mbps |
| 4G | 350 Mbps | 70 Mbps | 400 Mbps | 100 Mbps |
| 5G | 1 Gbps | 95 Mbps | 1 Gbps | 100 Mbps |
Non seulement les débits sont très faibles en 2G dans des conditions optimales, mais ils peuvent rapidement diminuer si le nombre d’utilisateurs atteint la capacité maximale d’une antenne. De plus, une fois cette limite atteinte, aucun appareil supplémentaire ne pourra s’y connecter, à moins qu’une autre antenne à proximité n’ait de la capacité disponible.
Autant dire que l’utilisation et le débit dépendront des équipements à proximité de chaque antenne qui n’auront pas encore migré vers la 4G ou la 5G.
Pour terminer …
Je terminerai cet article par un appel à la vérification de vos équipements. Généralement, ceux fournis avec un contrat sont suivis, par exemple un système d’alarme ou un système de suivi à distance d’une installation énergétique. En revanche, ceux qui ne sont plus sous contrat peuvent constituer le maillon faible. Une vérification préventive est toujours préférable à une panne soudaine.
Et surtout, ne vous fiez pas au fait que cela fonctionne actuellement. Même en forçant la 2G, vous ne pouvez pas anticiper les performances de ce réseau une fois la 3G désactivée, et donc vous ne pouvez pas savoir avec certitude si cela suffira pour votre utilisation.
