Le qui que quoi sur la 5G ?

Publié par Jonathan Estevez le

Après des réseaux expérimentaux lancés fin 2019 dans le port d’Anvers pour Orange et à Brussels Airport par Citymesh, Proximus a lancé son réseau « commercial » ce 1er avril, la 5G dans 30 villes belges.

Mais d’abord, qu’est-ce que la 5G ?

La 5G est avant tout un standard de communication. Ce standard va prendre en charge aussi bien ce que l’on pourra appeler le langage que la gestion des données sur des supports de transport.

Ainsi, un réseau dit 5G parlera toujours le même langage. Le support d’échange sera, lui, potentiellement différent. Quand on parle de support pour des réseaux de télécommunications sans fil, on parle de la fréquence.

Prenons le cas de Citymesh et son réseau à Brussels Airport. Ce réseau utilise la bande de fréquences de 3,5 GHz. Alors que le réseau commercial lancé par Proximus utilise actuellement la fréquence de 2100 MHz. Les fréquences sont différentes mais pourtant fort proches.

Pour les personnes ayant quelques connaissances des réseaux mobiles, celles-ci savent que le 2100 MHz, c’est la fréquence utilisée à l’origine par les réseaux 3G en Belgique. D’ailleurs, cette fréquence de 2100 MHz est utilisée aussi depuis quelques temps afin de fournir de la 4G dans certaines zones.

En Belgique, une fréquence de téléphonie mobile n’est pas liée à une technologie spécifique. Ainsi lorsqu’un opérateur fait l’acquisition d’un droit d’utilisation, il peut théoriquement en faire ce qu’il veut avec. En pratique, un dialogue se fera avec l’IBPT permettant d’exclure tout risque potentiel avec les fréquences adjacentes. Voici pourquoi la 5G, qui n’était pas possible en Belgique, a quand même été lancée de façon très limitée.

Mais pourquoi changer de standard ?

La 5G, tout comme les précédents standards, a été créé afin d’améliorer la qualité des réseaux mobiles mais aussi afin d’ajouter un grand nombre de possibilités offertes par ce type de réseau.

Par exemple, la 2G était au départ un réseau permettant de ne faire que de la voix. Ils ont ensuite été améliorés afin de permettre l’échange de SMS et ensuite de data. Si la data était possible, celle-ci était extrêmement lente et était donc, entre autres, un point négatif.

Ensuite on a eu la 3G, l’un des points d’amélioration était de réellement pouvoir gérer la data. Afin d’offrir pour le grand public un accès internet complet et de pouvoir gérer bien plus de personnes sur une même antenne de façon simultanée.

La 4G a, en autres, augmenté toujours les débits et le nombre de personnes simultanées par antenne. Mais l’une des améliorations a été de faire passer le réseau en full IP. En effet, la majorité des réseaux 2G et 3G étaient basés sur une infrastructure téléphonique classique dans son fonctionnement de base alors que les réseaux 4G sont, eux, passés à des fonctionnements purement data. De quoi améliorer et facilité sa gestion.
Bien sûr, ce sont des généralités et une simplification de langage. Mais cela illustre l’idée générale de ce qu’a permis ce nouveau standard.

Pour la 5G, les améliorations seront diverses. Il y aura toujours les améliorations des débits et du nombre de personnes connectées. Mais cela ne sera qu’une partie visible. En effet, l’un des points importants de la 5G est l’utilisation industrielle des réseaux. Toutefois, il faut savoir que toutes les améliorations ne seront pas forcément d’application sur toutes les fréquences. Raison pour laquelle les réseaux 5G à terme en utiliseront un plus grand nombre. Un des derniers points d’améliorations sera la latence, c’est à dire le temps que met une information pour atteindra sa destination. Les joueurs de jeu en ligne savent très bien de quoi on parle. Avoir un ping de 10ms ou de 300ms peut vous faire perdre une partie de votre jeu préféré.

De nos jours, les besoins augmentent en termes de connectivité sans fil. Que ce soit des capteurs remontant tout simplement une information, un élément commandé à distance ou encore le besoin d’échange d’informations. Ces besoins existent actuellement et vont continuer à progresser. Il faut donc avoir des technologies le permettant. C’est là où la 5G deviendra une solution universelle. Il ne faudra plus avoir un réseau pour chaque usage car un seul suffira. Un seul par opérateur allant offrir la 5G afin de maintenir une concurrence sur le marché.

Mais d’où vient la peur de la 5G ?

Je ne suis pas un professionnel de la santé, ce qui suit ne sera dès lors que des informations objectives pour une partie ou un partage de ce qui se dit dans le domaine.

Avoir peur de la 5G n’a aucun sens en tant que tel. Car une 5G n’est pas une autre. Pourquoi ne pas avoir peur de la 3G à 2100 MHz alors qu’on aurait peur de la 5G à 2100 MHz? Cela reste la même chose au niveau ondes et donc présente les mêmes risques ou non-risques de santé potentiels.

La 5G sera capable de fonctionner non seulement sur des fréquences déjà utilisées par la téléphonie mobile en Belgique (800, 900, 1800, 2100 et 2600 MHz) mais également sur de nouvelles fréquences.

Ce qui ressort de façon plus générale sur les risques de la 5G est lié aux nouvelles ondes qui vont être utilisées dans la téléphonie mobile. C’est à dire les ondes millimétriques, fréquences comprises entre 24 et 86 GHz. C’est ici que ce concentre les peurs des gens sur la 5G vraisemblablement. Et ceci peut assez facilement s’expliquer. Je vous propose la lecture de l’article https://www.icnirp.org/en/applications/5g/index.html (en anglais) sur la question.

Mais qu’est-ce qu’une onde millimétrique en réalité ?

On parle d’onde millimétrique quand la longueur d’onde est de l’ordre du millimètre. C’est à dire la distance parcourue par l’onde lors d’une oscillation. Ces ondes sont comprises entre 30 et 300 GHz environ. On parlera de centimètres voir plus en dessous.

Je vous propose la lecture de l’article écrit sur Inpact-hardware à ce sujet : Portrait des ondes millimétriques, au cœur des futurs réseaux 5G et de Facebook

Pour résumer, l’onde aura comme impact de pénétrer par exemple le corps de la distance de cette fameuse oscillation. Ainsi une onde utilisée par les fréquences des réseaux 2G, 3G et 4G pénétrera de 1 à plusieurs centimètres le corps humain alors qu’une onde millimétrique se limitera à quelques millimètres. Les études parleraient donc d’un risque potentiel bien plus limité que les anciennes ondes.

Aussi, un point qui est souvent aussi oublié est ce qu’on pourrait appeler la quantité. Prenons l’exemple du soleil. Si nous avons tous les jours un peu de soleil, l’impact sur la santé est plutôt bénéfique. Alors que si on fait la planche tous les jours en été lors des périodes de plein soleil, les risques pour la peau sont très importants. Pour les ondes, c’est un peu la même chose : avoir un petit peu tout le temps, c’est ce que permettent les normes mises en place par des organismes tels que l’OMS. Ceci afin que, tout comme le soleil, l’effet des ondes, même constant, n’ait aucun impact. Il faut bien sûr maintenir l’effet critique et vérifier de façon constante que ce qui est connu évolue afin de garantir des normes de sécurité en adéquation avec les risques et en gardant une marge appréciable.

Pour finir …

La question de la 5G est vaste et il est très difficile de résumer cela dans un seul article et de façon simple. Toutefois, les différentes informations fournies dans l’article ou dans les liens permettront aux gens, je l’espère, à mieux comprendre ce qu’est la 5G, ce que sera la 5G et les risques qui y sont liés.


Jonathan Estevez

J’aime les nouvelles technologies, au point d’avoir fait de ma passion mon métier en étant « System Administrator ». Ma vie en Hastag ? #Geek #ICT #Telecom #Mobile #Smartphone #4G #Android #iOS #Windows #MacOS #Belgium #Brussels

1 commentaire

Où en est la 5G en Wallonie ? · 24/04/2020 à 12:00

[…] Cette 5G lancée par Proximus est une version “light” car il s’agit en fait d’utiliser les fréquences de la 3G et de la 4G pour déployer de la 5G. Et ces fréquences ne permettent pas toutes les améliorations qui sont attendues par la vraie 5G. Je vous invite à lire mon article Le qui que quoi sur la 5G ? […]

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