Modernisation du réseau Belgacom : VDSL2, IPV4 et IPV6

L’opérateur national prépare actuellement la mise en place de son réseau pour le futur. Un des aspects est probablement un passage complet des utilisateurs sur son réseau VDSL2. Même si cela n’est pas encore clairement détaillé, plusieurs indices peuvent le faire penser. Comme la disparition des LEX, la mise en place de ligne téléphonique analogique via une émulation et le rassemblement des connexions dans les boîtiers de rue (ROP).

Mais tout cela ne se fera pas en un jour, et cela prendra probablement plusieurs années. D’autres aspects de la modernisation sont pour 2014 et permettront de voir venir les années de façon plus sereine pour l’opérateur.

Au niveau VDSL, divers changements sont à venir. comme la mise à jour du système des lignes, mais aussi la mise en place du réseau IP de demain.

le VDSL2 vectoriel

Le VDSL2 vectoriel est la dernière technologie que l’opérateur développe actuellement avec la société Alcatel-Lucent. Cette technologie va permettre de s’attaquer à un des deux facteurs ayant une influence sur la qualité d’une connexion VDSL2.

Le premier facteur étant la distance entre l’équipement de l’opérateur et équipement chez le client. Ce problème a été réglé en déployant les équipements de l’opérateur dans des boîtiers en rue bien plus proche du client.

Le second facteur est le bruit présent sur une ligne suite aux autres lignes avoisinantes. Ici la solution est plus complexe et se règle comme pour les casques antibruit actifs. Les équipements de l’opérateur seront ainsi équipés de processeur permettant de générer un bruit inverse à celui présent sur la ligne et ainsi l’annuler. Sachant qu’un boîtier de rue peut comporter jusqu’à 200 lignes, celui-ci devra par ligne générer un bruit inverse tenant compte des 199 autres.

Le but est toujours le même, offrir une ligne plus stable afin d’offrir les meilleurs débits possible vers le client final.
bbox3

l’IPV4 via CGN

Toute personne ayant suivi la presse informatique aura probablement déjà pu lire que le nombre d’adresses IPV4 sur le marché est épuisé. L’organisme en charge de l’attribution des adresses (IANA) à distribuer les dernières aux organismes des différentes régions du monde. Et d’ici peu de temps, ces mêmes organismes auront distribué eux aussi les dernières à leurs clients que sont principalement les opérateurs et les hébergeurs.

Actuellement, sans CGN

Actuellement, sans CGN

Pour éviter de devoir arrêter de vendre des connexions internet, Belgacom a décidé d’appliquer le principe du partage. Une adresse IP publique ne sera ainsi plus utilisée par modem chez tous les clients, mais une adresse IP publique sera partagée entre plusieurs clients. Ce partage se fera via une traduction d’adresse au niveau opérateur ou « Carrier Grade Nat ».

Le principe du NAT permet d’avoir une adresse publique partagée entre plusieurs dispositifs. Actuellement lorsque vous vous connectez derrière votre b-box, vous avez une adresse qu’on appelle privé. Cette adresse connue uniquement dans votre propre réseau ne vous permet pas de recevoir directement une réponse du monde extérieur. Le mécanisme du NAT permet de réserver un port à travers lequel transiteront les requêtes et les réponses d’une destination prédéterminée. Lorsque le modem recevra un message du monde extérieur sur ce port, il le transmettra au dispositif dans votre réseau.

Ce mécanisme sera appliqué dans le futur également au niveau de l’opérateur afin de partager les adresses publiques. Nous aurons ainsi un double NAT ou NAT44.

Heureusement, les personnes qui ont besoin d’une vraie adresse publique auront la possibilité de désactiver le CGN via une option qui sera à termes disponibles dans les e-services.

Il faut savoir que ce mécanisme est par exemple déjà en place chez certains opérateurs de téléphonie mobile.

CGN

Dans le futur, avec CGN

l’IPV6

L’IPV6 est ce qui fera un réseau IP de demain. Et nous approchons rapidement de demain. Belgacom prévoit ainsi le lancement de l’IPV6 pour 2014. Mais qu’est-ce que réellement l’IPV6 ?

L’IPV6 est une nouvelle version du protocole IP supportant des adresses IP de 8 groupes de 4 nombres hexadécimaux. Le but est simple, supprimez tous les problèmes liés à IPV4 atteignant l’âge de 30 ans.

Les principaux avantages de l’IPV6 qui vient à résoudre certains problèmes sont :

  • L’attribution d’une adresse qui sera toujours « publique ». Bien sûr, il y a des exceptions comme les adresses de lien-local remplaçant dans un sens les adresses MAC. Les adresses IP qui seront à usage exclusif interne à un réseau.
  • La disparition des mécanismes de NAT et tous les problèmes qui pouvaient en découdre.

J’aurai probablement l’occasion de revenir plus en détail sur l’IPV6 dans les prochains mois. Mais au niveau détails pour Belgacom. L’IPV6 ne sera disponible que via les b-box de 3e génération chez Belgacom. Chaque client recevra un paquet d’adresse en /56. Ce qui correspond à 255 sous réseaux de 18 446 744 073 709 551 616 adresses IP. Vous n’aurez pas assez de cheveux dans votre famille pour avoir une adresse par cheveux 😉

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Modernisation du réseau Belgacom : la voix

Lors de la visite du Network Operations Center de Belgacom, nous avons eu une vision du réseau actuel, mais aussi un aperçu de ce que sera le réseau de demain.

Le réseau filaire dédié à la voix

Ce réseau est vieillissant, et même s’ils fonctionnent encore parfaitement, celui-ci commence à poser divers petits problèmes. Comme trouvée des pièces de rechange pour les équipements qui le composent, ou pour sa gestion au quotidien. Ils vont donc totalement le moderniser.

Les conditions de la modernisation étaient d’avoir une gestion unique pour la plus grande partie possible. Tout en évitant de devoir passer les millions de clients, ce qui aurait un coût conséquent rien qu’en temps et en organisation.

Le tronc commun va être le passage au tout IP et à la gestion générale des lignes via des comptes SIP. Mais cette modernisation se fera de deux façons, d’une par les lignes analogiques, d’autres parts les lignes numériques.

A gauche un ROP pour le VDSL2, à droite un KVD ou transitent les lignes.

A gauche un ROP pour le VDSL2, à droite un KVD ou transitent les lignes.

Les lignes analogiques de Belgacom

Nos bonnes lignes analogiques vont subir un grand bouleversement pour de Belgacom, et pourtant rien ne changera pour le client final.

Actuellement, les lignes analogiques chez Belgacom fonctionnent en ayant une paire de câbles torsadés allant du client jusqu’à une borne de rue. De cette borne, elle suit un chemin la menant dans une centrale (LEX). Dans cette centrale se trouve un grand nombre d’équipements permettant de connecter la ligne du client au réseau vieillissant de l’opérateur. Ces équipements ont pour les plus anciens, jusqu’à 30 ans.
Chaque centrale est connectée aux autres via un réseau complexe non centralisé ce qui permet de diminuer les problèmes en cas de panne, mais apporte de lourds moyens afin de le maintenir à jour.

En plus de son âge, ce réseau a le malheur de dédoubler le réseau de donnée utilisé dorénavant par à peu près tout le reste. Réseau où transitent les connexions Internet, Belgacom TV ainsi qu’une partie des données voix fonctionnant par un réseau IP.

Belgacom a donc décidé de moderniser ce cheminement afin de tout faire passer par le même réseau. Finis le réseau dédié, fini les grands centraux avec un grand nombre d’équipements. Tout va donc transiter par le réseau IP, et ce directement depuis les bornes de rues dédiées au VDSL2 (ROP).
Ces bornes vont dorénavant accueillir des équipements permettant de connecter la ligne du client au réseau de donnée (FXS). Du point de vue du client, celui-ci ne subira aucun changement. Aucun besoin de nouveaux équipements, de mettre à jour son installation ou de s’habituer à une nouvelle façon de faire.

Belgacom PSTN

Les lignes numériques de Belgacom

Concernant les lignes numériques (ISDN), les changements seront plus conséquents. Dans le futur, le client n’aura plus qu’une connexion DSL avec un modem de type b-box. On connectera derrière celui-ci un équipement nommé IAD.
Cet équipement aura comme fonction de simuler une connexion ISDN pour le client. Étant donné que dans ce cas-ci, l’opérateur devra intervenir chez le client. Cela pourrait prendre bien plus de temps.

Belgacom ISDN

Une seconde solution, c’est la connexion d’une fibre optique jusqu’au client, et la connexion d’un équipement permettant de simuler de l’ISDN directement dessus. La solution se nomme pour Belgacom ISDN AGW, et est à ma connaissance plus pour les grandes sociétés.

La solution alternative est le passage pour le client au tout IP via sa plateforme IMS. Ce qui supprimera l’interface ISDN.

Conclusions

Le réseau dédié à la voix sera petit à petit migré vers le tout IP. Fini les différentes technologies, les différents réseaux. Ce changement aura pour impact pour tous les cas de la diminution du nombre de bâtiments nécessaires à l’opérateur pour ces équipements. Seuls de grands bâtiments régionaux resteront à terme en plus des boîtiers de rue (ROP).

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