Ce qui influence la vitesse d’une connexion internet

Publié par Jonathan Estevez le

Disposer d’une connexion internet, c’est aussi avoir la possibilité d’avoir une certaine bande passante. Celle-ci variant de quelques Mbit/s pour les moins chanceux à plus de 200 Mbit/s pour les plus chanceux.

Entre théorie et pratique, il y a un très grand nombre d’éléments permettant d’attendre cette vitesse de connexion.
Cela dépendra non seulement de l’installation de chaque utilisateur, de l’opérateur chez qui vous avez souscrit votre accès internet mais aussi des différents opérateurs d’une chaine jusqu’à la bande passante disponible à la source.

Le périphérique

Chaque périphérique est différent. Chacun est pourvu de puces différentes gérant certaines normes et de systèmes permettant de se connecter au réseau. Wifi ou câble, l’un n’est pas l’autre, même de marques identiques. Sans oublier l’influence du système d’exploitation et des programmes liés à ceux-ci.

Devoir tester avec un autre smartphone ou un autre ordinateur peut mettre en évidence une très grande différence. Rien n’étant éternel, quelque chose qui fonctionne peut l’être de façon dégradée suite à un problème qu’il soit matériel ou logiciel. Une simple mise à jour problématique a déjà eu d’énormes impacts. Cela ne serait donc pas nouveau et cela ne va probablement pas disparaitre de si tôt.

Il est donc toujours important, dans la mesure du possible, de vérifier avec plusieurs équipements si le problème n’est pas lié à un d’eux précisément.

Au domicile

Le premier élément dont va dépendre votre accès internet, c’est la connexion que vous avez entre l’élément qui vous permet de consommer et le modem vous connectant à votre opérateur. Il y aura 3 grands types de connexion utilisés chez un particulier. Wifi, CPL et câble.

Il y a bien sur d’autres moyens tels que la fibre optique mais qui est pour l’instant trop peu utilisé chez des particuliers. Toutefois, cela finira toujours par rentrer dans une des catégories que sont le sans fil (wifi), le câble réseau ou encore le passage par un réseau électrique (CPL).

Le wifi

Avec les smartphones, les tablettes et les ordinateurs portables, le wifi est devenu un des moyens les plus utilisés pour se connecter à son réseau domestique et à internet chez soi. Toutefois le wifi n’est qu’un signal se diffusant depuis un point vers les périphériques et qui doit ensuite revenir du périphérique vers ce point. Si le signal passe à travers presque tout, cela se fait souvent à un prix assez important sur la qualité du signal et ainsi réduire de façon importante la vitesse.

Autre point influent la vitesse du wifi, c’est bien sur la norme du wifi utilisé aussi bien par votre modem que par votre périphérique. Il existe d’abord la norme IEEE 802.11b, la plus ancienne mais aussi la plus lente. Elle permet une vitesse de 11 Mbit/s théorique. Il y a ensuite la norme IEEE 802.11g pouvant aller jusque 54 Mbit/s.

Nous avons ensuite les normes plus récentes. Celles-ci utiliseront plusieurs bandes de fréquences et plusieurs signaux afin d’augmenter la vitesse. Il faudra dès lors que chaque envoyeur et récepteur puissent totalement exploiter ces multi flux. Ce qui n’est pas toujours le cas. La norme IEEE 802.11n permet d’atteindre 450 Mbit/s. La norme IEEE 802.11ac est la plus récente et permet d’atteindre 1,3 Gbit/s.

Dans la pratique, ces vitesses seront à la sortie de la puce. Le simple fait de passer sur une antenne fera déjà perdre 25% de la vitesse. Vitesse devant ensuite être partagée avec tous les équipements connectés au même modem. Ensuite, plus la distance et les obstacles seront importants, plus la vitesse diminuera.

Les modems mis à dispositions par nos opérateurs offrent en général 2 réseaux. Le premier en 2,4Ghz et un second en 5Ghz. Le 2,4GHz aura l’avantage d’aller plus loin alors que le 5GHz aura une meilleure bande passante à courte distance dans le cas de la norme IEEE 802.11ac.

Le choix d’utiliser le 2,4 ou le 5GHz peut être lié au fait qu’en milieu urbain, le nombre de wifi est important. Il peut donc y avoir beaucoup plus de perturbations diminuant d’autant la qualité du réseau wifi. La majorité des systèmes wifi se gère automatiquement en sélectionnant la meilleure fréquence. Mais la meilleure ne veut pas dire qu’elle est bonne, juste que c’est la moins pire dans certains cas. D’autres éléments internes à votre habitation peuvent aussi grandement perturber le signal, que ce soit des appareils ou tout simplement l’habitation elle même.

J’ai par exemple chez moi un porte en bois pourvue de vitres. Il me suffit de fermer cette porte pour perdre 80% du signal wifi avec, pourtant, le modem à 2m derrière la porte. De quoi faire diminuer la vitesse de ma connexion internet de façon drastique. Si je devais me contenter d’utiliser mon ordinateur toujours derrière cette porte, j’aurai ainsi l’impression d’avoir une connexion internet très lente. Ce qui n’est pas non plus le cas.

Autre point à prendre en compte; chaque équipement se connectant en wifi à ses propres règles. Prenons l’exemple d’un signal. Un bon signal est 0, un mauvais est -110. Certains périphériques basculeront ou s’interdiront de l’utiliser dès -100. D’autres iront jusqu’à -110 avec le risque d’avoir une expérience utilisateur désastreuse. Un périphérique passant en 4G plus rapidement n’est pas forcément un équipement souffrant d’un mauvais wifi. Il s’agira plutôt d’un équipement se souciant plus de l’expérience utilisateur. Il n’est dès lors pas toujours aisé de comparer objectivement 2 équipement.

Différents systèmes existent pour améliorer le signal wifi, soit via l’utilisation de bornes offrant une meilleure qualité, soit via l’utilisation de plusieurs antennes connectées entre eux par câble, soit via l’utilisateur de kit d’antennes communiquant entre eux par wifi et jouant le rôle de répéteurs ou encore des kit mixtes wifi et CPL. Le choix allant se faire en général sur les possibilités disponibles et le budget voulant être alloué à cette solution.

En cas de soucis avec une connexion internet, il est toujours important de justement tester en étant brancher par câble directement sur le modem afin de voir si le problème est bien la connexion ou tout simplement le wifi.

Le CPL

Comme alternative, il existe également le CPL. Il s’agit d’une technologie faisant transiter sur le câble électrique les signaux dans le cas qui nous occupe d’un réseau informatique.

Le CPL est une technologie assez ancienne utilisé par exemple par les gestionnaire de réseau électrique pour faire transiter des signaux de gestion de leurs réseaux. C’est par ce genre de signaux que passe le signal faisant passer votre compteur électrique du mode jour au mode nuit et inversement. C’est également par ce genre de signaux que passent les signaux utilisés par les fameux compteurs Linky posant tant de problèmes en France.

C’est donc cette technologie adaptée aux signaux nécessaires à un réseau informatique domestique qui est rendue disponible via différents équipements. Certains vendus par les opérateurs, d’autres directement dans un magasin.

Le signal passant par des prises CPL peut être perturbé ou de mauvaise qualité. L’âge et les équipements propres au réseau électrique, les équipements branchés dessus ou encore les possibles mais rares perturbations du signal électrique en lui même. Attention aussi, certains tableaux électriques peuvent justement être pourvus de filtres de signaux. En cas de doutes, l’avis d’un électricien peut être utile.

Il existe différentes normes de CPL pour la vitesse. Les plus importantess allant à 1,2 Gbit/s. Mais plus encore que pour le wifi, le CPL voit cette vitesse chuter de façon astronomique. N’espérez donc pas avoir un réseau Gigabits via du CPL. Attendre du 100 Mbit/s sera déjà presque miraculeux.

Tout comme pour le wifi, se brancher directement au modem peut-être utile afin de vérifier si le problème vient de la connexion ou justement du réseau CPL.

Le câble réseau

Le câble réseau est probablement le moyen le plus sûr, à l’exception d’un câble endommagé ou de mauvaise qualité. Celui-ci ne souffrira que de peu d’éléments externes.  C’est donc une bonne base pour connaitre la qualité de sa connexion. Surtout que changer de câble est souvent assez facile.

Le modem

Tout comme votre propre équipement, le modem est un ensemble de matériels et de logiciels pouvant souffrir de bugs, d’erreurs de configuration ou de détérioration matérielle. Une petite surchauffe, une surtension électrique ou tout simplement un transformateur problématique peuvent avoir d’énormes impacts.

Entre chez vous et l’opérateur

De chez vous à l’opérateur, votre connexion passe par de nombreux câbles et équipements. Que ce soit par câble, par DSL, par fibre voire par 4G, il existe une partie pouvant être chez vous (sauf pour la 4G et encore …) mais aussi une partie mutualisée entre plusieurs clients de l’opérateur avant d’arriver sur son réseau.

Connexion câble

Dans le cas d’une connexion par câble TV, votre modem est d’abord connecté à une prise pouvant être pourvue d’un amplificateur. Il passe ensuite par un câble dit coaxial allant soit en façade soit dans un boitier en rue. Celui-ci est souvent de votre responsabilité. Même s’il est placé par l’opérateur, il est chez vous et c’est donc à vous de le maintenir en bon état. Toutefois, en cas de soucis, ce sera un élément pouvant être vérifié par l’opérateur.

Raccordement en façade issue du guide Voo Premier
raccordement

Il faut toutefois savoir que le signal d’une connexion internet par câble arrive sur toutes les prises branchées sur le même réseau coaxial. Ce qui veut dire aussi que vous partagez dès ce moment là une certaine bande passante entre les utilisateurs de votre immeuble, de votre rue ou de votre quartier en fonction du nombre d’abonnés de la dite zone.

Le signal fini par arriver à un équipement où celui-ci passe par des fibres optiques et se trouve dans le réseau de l’opérateur jusqu’aux équipements permettant de se connecter à l’extérieure.

On se retrouve ici déjà avec plusieurs endroits pouvant souffrir de problèmes; la partie coaxial, les équipements de passage du coaxial à la fibre, la fibre et les équipements de l’opérateur. Que ce soit d’un point de vue physique mais aussi tout simplement de bande passante disponible sur une des parties du trajet.

Imaginez maintenant. Vous avez 200 Mbit/s. Vous êtes 5 dans votre zone à avoir cette vitesse. Vous êtes ensuite connecté à une fibre optique offrant 1 Gbit/s. Aucun problème; 5 fois 200 = 1 Gbit/s. Vous rejoignez ensuite un équipement où 10 fibres d’1 Gbit/s arrivent. Les 10 fibres ont la même chose; 5 utilisateurs. Mais vers l’opérateur, il n’y a que 5 Gbit/s. Si les 50 utilisateurs utilisent totalement leurs connexions, cela ne fonctionnera pas. Tous les utilisateurs n’auront alors que 100 Mbit/s. Ce problème ne concernera alors que ceux passant par cette fibre optique trop petite. Tout les autres de l’opérateur ne seront pas affectés sauf si le même cas de figure se présente partout bien entendu.

Connexion DSL

Pour un modem DSL, c’est légèrement différent. Celui-ci est connecté à une prise téléphonique où se trouve derrière une paire de fils de cuivre allant jusqu’à une borne de rue. Dans le cas du VDSL en Belgique, ces bornes sont pourvues d’équipements faisant alors passer le signal sur des fibres optiques dans le réseau de l’opérateur. Ces fibres iront jusqu’aux équipements de l’opérateur permettant de se connecter à l’extérieure.

Raccordement Proximus issue du guide “Planification de votre raccordement

Ici aussi, un certain nombres d’éléments peuvent poser problème; la partie paire de cuivres, les équipements dans les boitiers de rue, la fibre ou les différents équipement du parcours. Ici aussi, cela peut être d’un point de vue physique que d’un point de vue bande passante disponible.

La fibre optique

Que vous ayez une fibre pour vous tout seul ou une partagée dès le départ, cela n’a pas d’énormes impacts. Vous finissez toujours par rejoindre un point et un équipement qui va mettre plusieurs connexions sur une seule autre et donc devoir partager cette bande passante.

La 4G

Pour les réseaux mobiles, c’était le cas déjà en 2G et se sera aussi le cas en 5G. La bande passante se partage par tous les équipements connectés à une même antenne. Ainsi, si les réseaux du futur permettront du 10 Gbit/s, cela devra être partagé par tous les utilisateurs se connectant aux antennes offrant ce signal et cette bande passante dans votre zone.

Une fois sur les antennes, la problématique est identique qu’avec les autres technologies. Cela passe sur des fibres optiques et passe ensuite dans les équipement de l’opérateur permettant d’atteindre le monde extérieure.

L’opérateur

Une fois chez l’opérateur, votre connexion doit vous permettre de vous mettre en relation avec ce que vous souhaitez avoir. Il va alors exister 3 cas de figure; ce qui se trouve directement chez l’opérateur, ce qui se trouve connecté à votre opérateur (un de ses clients) ou alors quelque part dans le monde.

Chez l’opérateur

La majorité des opérateurs dans le monde proposent ses propres services. Cela va de la simple boite d’emails à un très  grand nombre de services propres tels que la TV par internet. Tout ceci est en général sous sa propre marque.

Mais il existe un certain nombre d’autres services qui peuvent être hébergés directement chez un opérateur. On pensera d’abord à des sites internets pour ses clients mais qui appartiennent à d’autres personnes qui payent ce service à l’opérateur. Il existe aussi un autre type de sites; ceux de grands services présents dans le “cloud” comme Netflix qui installe directement des serveurs que l’on appelle “CDN” afin de rapprocher ce qui consomme beaucoup de bande passante du client final.

Les CDN pour Content Delivery Network sont des serveurs contenant par exemple dans le cas de Netflix les films et séries. Cela permet aussi bien à Netflix qu’à l’opérateur d’offrir un meilleur service sans devoir disposer d’une importante bande passante au niveau global d’internet.

Image issue du site Open connect de Netflix
Le site IX sont les serveurs Netflix quelque part dans le monde. Les AOC sont les serveurs CDN de Netflix dans le réseau des opérateurs.

Pour tout ce qui est chez l’opérateur, la limitation sera alors les propres limitations de bande passante de son réseau et des serveurs dont il dispose. Et pour le cas du client payant un hébergement chez lui, de la bande passante alloué à ce client.

Client de l’opérateur

Autre type de ressources, celui de client connecté au même opérateur que vous. Ainsi, une société X à laquelle vous souhaitez avoir accès peut très bien être connectée à internet via une connexion internet qu’il a souscrit via votre opérateur. La limitation de bande passante sera alors la même que celles développées dans le point entre vous et l’opérateur mais aussi sur les ressources disponibles au niveau des serveurs de la société X.

Une société aura tendance à avoir plusieurs connexions et potentiellement aussi chez plusieurs opérateurs. Il se peut alors très bien que vous ne souffriez d’aucun problème alors que votre voisin chez un autre opérateur n’arrive pas atteindre la société X. Cela ne veut pas forcement dire que c’est l’autre opérateur en cause mais cela peut aussi très bien être la connexion entre la société X et l’autre opérateur ou en tout cas les ressources mises à disposition pour l’autre opérateur.

Le reste du monde

Il faut se rendre compte qu’un grand nombre de ressources disponibles sur internet ne sont pas connectées à votre opérateur en direct. Elles seront sur des connexions d’autres opérateurs, sur des plateformes cloud ou tout simplement dans des datacenters. Il y aura donc un nombre différent d’intervenants dans la chaine de connexion.

Cela peut-être un simple point d’échange tel que BNIX, c’est à dire des endroits où le trafic de plusieurs opérateurs arrive et repart via des équipements informatiques. Ces points auront une bande passante disponible en fonction de l’équipement, des fibres voire des contrats limitant ceux-ci.

On aura aussi de temps en temps le passage par des opérateurs de transit. Ceux-ci seront chargés de faire transiter le trafic d’un opérateur par exemple Belge à un opérateur Américain qui ne sont pas connectés directement entre eux. Cela passera alors par différents équipements et types de connexions différentes pour ensuite faire le chemin inverse du votre avec l’opérateur, la connexion et enfin les serveurs.

Pour conclure

Il y a un nombre important de points pouvant influencer la vitesse ressentie par une connexion internet. Certains seront chez nous, certains chez notre opérateur et certains chez ceux où on veux aller. Identifier la source réelle demande souvent des connaissances mais aussi du temps.

Mais aucun miracle existe et lorsqu’un problème survient, il est souvent plus facile de se rendre compte de l’impact plutôt que de trouver la source réelle vu le nombre d’intervenants. Mais commençons par vérifier chez nous et remontons petit à petit. Ceci est le meilleur moyen de trouver où se trouve réellement le soucis.


Jonathan Estevez

J’aime les nouvelles technologies, au point d’avoir fait de ma passion mon métier en étant « System Administrator ». Ma vie en Hastag ? #Geek #ICT #Telecom #Mobile #Smartphone #4G #Android #iOS #Windows #MacOS #Belgium #Brussels

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